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Publié le :
14/03/2022 15:40:08
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Histoire des fromages
L’origine de la Fourme de Cantal remonte à très, très longtemps. Il serait né il y a ainsi plus de 2000 ans ! Ce doyen des fromages porte son nom depuis 1298.
L’Auvergne dispose d’un relief escarpé, aux hivers rudes. Les difficultés de circulation ont conduit les fermiers de l’époque à fabriquer un fromage aux formes généreuses, permettant une longue conservation pendant tout l’hiver. Ainsi, ils disposaient d’une réserve de nourriture toute l’année, doublé d’un produit de négoce.
On retrouve des traces du cantal dans l’Antiquité, dans le livre XI de l’Histoire Naturelle de Pline l’Ancien, au Ier siècle. Il désigne ce fromage comme celui « le plus apprécié à Rome ».Au XVIIIe siècle, un article lui est consacré dans l’Encyclopédie d’Alembert et de Diderot. Il y décrit sa méthode de production, illustré d’une gravure où l’on peut observer ses instruments de fabrication. Les attraits gastronomiques du Cantal ont ainsi vite entraîné des émules.
Vers la fin du XIXe siècle, un disciple de Pasteur, Émile Duclaux, contribue largement au développement de l’économie fromagère du Cantal. En effet, il publie un célèbre traité, le « Principe de laiterie » qui marquera toute la production. Les coopératives de producteurs apparaissent, suivies des premières laiteries industrielles.
Le Cantal se voit décerner une Appellation d’Origine Contrôlée en mai 1956. De nouvelles races de vaches laitières sont introduites, comme la Montbéliarde, ce qui contribue à soutenir toute la production.
Le Cantal a reçu son AOP en 1996.
Le Cantal est un fromage à croûte sèche au lait de vache emprésuré, à pâte ferme, non cuite.
Sa pâte est ferme, de couleur ivoire à jaune foncé. Elle est souple pour les fromages les plus jeunes et friable pour les plus affinés. Particulièrement caractéristique, sa croûte évolue : elle est de couleur gris-blanc, puis dorée et finalement brune pouvant être parsemée de boutons ocre. Son épaisseur s’accroît également avec l’affinage.
Son goût évolue également : il est lactique, voire légèrement acidulé en début d’affinage, puis il s’enrichit pour devenir plus fruité et intense.
Le Cantal est de formes cylindriques, aux arrêtes arrondies. Il fait un diamètre de 36 à 42 cm. Le petit Cantal fait 20 à 22 cm de diamètre.
La zone de production du Cantal est répartie sur 5 départements : le département entier du Cantal, le Puy-de-Dôme, l’Aveyron, la Corrèze et la Haute-Loire. Au centre se trouve un massif de volcans éteints (les Puys), qui sert à désigner la forme de la Fourme de Cantal. Les vallées creusées au fil des siècles constituent de nombreuses rivières. Des plateaux, culminant à 1000 mètres d’altitude, entourent les Puys. La flore des monts du Cantal est riche. L’acide phosphorique, la potasse et la magnésie du sol permettent un développement abondant et précieux : réglisse, gentiane, anémone, acorit, camarine noire, arnica… Elles fleurissent toutes lorsque les bêtes arrivent dans les estives.
Aucune race de vaches laitières n’est strictement imposée. Elles doivent être nées et élevées dans la zone. Dès que le climat le permet, le pâturage est obligatoire et quotidien. Il doit se faire pour une durée annuelle minimum de 120 jours et doit couvrir 70 % de la ration de base.
Le lait peut être utilisé cru ou traité thermiquement. La standardisation en matière grasse est autorisée afin d’obtenir un gras-sur-sec de 45 % minimum.
L’emprésurage du lait s’effectue entre 30 et 34 °C, exclusivement avec de la présure.
En fabrication fermière, il peut être réalisé dans une cuve en bois dénommée « gerle » qui ne peut pas être utilisée comme un élément de stockage. Elle sert de réception et de transport du lait pendant la traite uniquement.
Le décaillage et le brassage sont réalisés de façon manuelle ou mécanique. Le caillé subit un pressage progressif dans un presse-tome. Deux retournements minimum de la tome sont effectués. Après ouverture, des blocs de tome sont découpés et empilés avant de subir une nouvelle pression. La conduite du pressage permet d’obtenir un extrait sec de la tome supérieur à 48 % en moins de quatre heures après l’emprésurage.
Ensuite, la tome obtenue subit une phase de maturation de 10 heures minimum. Elle est ensuite broyée et salée au sel sec dans la masse.
Le moulage est réalisé par couches successives entrecoupées de pressages manuels ou mécaniques. Le pressage, progressif, est alors effectué verticalement ou horizontalement. Il dure au minimum 12 h pour les formats Petit Cantal et 18 h pour les formats standard.
Affinage des fromages :
L’affinage du Cantal varie selon que l’on souhaite obtenir un jeune ou un vieux fromage. Il dure de 30 à 60 jours pour une jeune, de 90 à 210 jours pour un entre-deux et 240 jours pour un vieux.
Les fromages qui ont 61-89 jours et 211-239 jours ne peuvent pas sortir de la zone d’affinage et sont commercialisables uniquement vers une entreprise apte à produire l’appellation. Le produit prend son nom définitif à la date de sortie, avant commercialisation vers le consommateur ou vers un distributeur ne bénéficiant pas de l’appellation.