Depuis 1918, on vend ici du beurre, des œufs et du fromage. À l’origine était « Au Vieux Gourmet », l’une des boutiques emblématiques de la « rue de la bouffe » du Carré d’Or, née au lendemain de la Première Guerre mondiale. Quand les artisans fromagers Cyrille et Christelle Lorho reprennent le magasin tenu par la famille Sturm (et précédemment la famille Hugel), en 1998, ils choisissent dans un premier temps de conserver le nom. Jusqu’en 2011, où ils décident de transformer la boutique à leur idée et à leur image. « Plus contemporaine », résume Cyrille Lorho, qui arbore depuis 2007 le très convoité titre d’« Un des meilleurs ouvriers de France » et a créé avec son épouse en 2013 les caves d’affinage « Les fromages de l’Abbaye », à Moyenmoutier, dans les Vosges. Ainsi naît « Maison Lorho : artisans-fromagers-affineurs ».
En vingt ans, le petit commerce n’a cessé d’évoluer, mais une chose n’a pas changé. « Nous avons toujours eu à cœur d’aller vers les gens. C’est ce contact avec le client qui est la clé. La base de la confiance aussi », explique le fromager, convaincu que, plus que jamais, « l’avenir est au commerce de proximité ». Concrètement, ce désir d’ouverture se traduit notamment par des sorties sur le pas-de-porte. Effluves de fondue et de raclette et producteurs emblématiques investissent régulièrement la rue piétonne, « parce qu’il faut savoir animer les lieux », insiste Christelle Lorho.
Achats en ligne
S’adapter, aussi, encore et toujours. Les Lorho ont lancé le site internet en octobre 2013. Christelle y propose ses « coups de cœur », recettes et autres petits secrets de fabrication. On peut aussi y suivre l’actualité du fromager et effectuer désormais ses commandes en ligne. La maison est également présente sur les réseaux sociaux : Facebook, Instagram… Dans la même volonté d’évolution permanente, les créations fromagères se multiplient à mesure que se diversifient les goûts. Le brie à la truffe a 15 ans, le « régal du brasseur » en a quatre ; piment d’Espelette, cassis, whisky et même fraise et basilic s’invitent à l’occasion dans les pâtes molles ou dures.
Dernière idée en date, des tarifs spécifiques pour les jeunes gourmets, soufflés par l’aînée des quatre filles Lorho, Marie, 23 ans, étudiante en médecine. « Conscients des ressources limitées des étudiants, on a décidé de leur octroyer 20 % de rabais sur présentation de leur carte, tous les mardis. C’est notre clientèle de demain, alors on la soigne ! », explique Christelle dans un sourire. En place depuis la mi-février, l’initiative a déjà rencontré son public.
Pour « rester dans la dynamique et célébrer le bonheur intact d’être commerçant à Strasbourg » – dixit Cyrille Lorho –, afterwork dans les vignes, soirée événementielle, boîtes à fromages « collector » et autres carte d’achat nouvelle formule sont également prévus dans les mois à venir. On n’a pas tous les jours vingt ans."
