Par Jean-Charles Karmann, confiseur de fromages, auteur de livres de cuisine français, photographe culinaire et pilote automobile (cela ne s’invente pas !).
Le Saint-Marcelin est né dans la région du Dauphiné puis soutenu par la Mère Richard, une crèmière de Lyon, qui a développé l’affinage à coeur. Le lait servant à sa fabrication provient de plus de 300 communes de la Drôme, la Savoie et l’Isère.
A l’origine, ce fromage est réalisé à partir de lait de chèvre et son histoire remonte jusqu’à Louis XI, qui l’introduisit sur la table royale.
La Cour de Grenoble freine son développement en 1730, en réglementant l’élevage des chèvres pour favoriser le reboisement des campagnes. Le lait de vache est alors ajouté dans la fabrication du fromage.
L’essor du chemin de fer du XIXe siècle permet au Saint-Marcelin d’atteindre les grandes villes et centres économiques de France tandis que les productions fromagères se développent. En conséquence, le lait de chèvre disparaît progressivement.