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Publié le :
03/10/2022 12:40:44
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Histoire des fromages
Nous retrouvons la présence de fromages de chèvre dans le sud de la France depuis le Moyen- ge, notamment sous la forme de Tome (Toumo en provençal), format du Banon avant la mise sous feuille. Il finit par apparaître la première fois en 1270 sur les foires et marchés, car l’appellation « fromage de Banon » est mentionnée dans les sentences arbitrales de Banon et Saint-Christol.
Au XIXe siècle, les paysans se débrouillaient pour pouvoir tirer profit des ressources naturelles limitées, sur une région à faible potentiel. Chaque famille entretenait un troupeau domestique composé de brebis, de quelques chèvres ainsi que d’un cochon et d’une basse-cour. Ces animaux se complètent tandis que la chèvre produit du lait, qui servira à l’alimentation à l’état frais, mais qui sera aussi transformé en fromage pour prolonger sa valeur nutritive. Le surplus ira alimenter les marchés locaux pour y être vendu.
Banon, en tant que chef-lieu de canton et centre géographique des pays de Lure et d’Albion, au centre des voies de communication, était une importante place de foires et de marchés.
Après la guerre et l’évolution des techniques de fabrication fromagère, les troupeaux se spécialisent et le cadre de la fabrication domestique change : on produit pour vendre et les familles consomment le surplus.
Le Banon a reçu son AOC en 2003
Le Banon est un fromage à pâte molle fabriqué à partir de lait de chèvre cru et entier, obtenu par un caillage à prise rapide.
Sa zone d’appellation compte 31 cantons, 179 communes et se répartit sur 4 départements du sud de la France : les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes, le Vaucluse et la Drôme.
Il est enveloppé d’une feuille de châtaignier, qui représente à la fois une technique de conservation et une technique d’affinage par migration des tanins de la feuille vers le fromage.
L’automne arrivé, les producteurs ramassent des feuilles une à une en prévision de la saison fromagère : elles doivent être brunes, avec une teneur en tanin plus faible, puis elles sont stockées dans un lieu sec et aéré. Peu avant d’être utilisées, elles sont humidifiées puis égouttées. 5 à 8 feuilles sont nécessaires pour chaque tome.
Le lait doit provenir uniquement de chèvres de race provençale, rove, alpine et croisées issues de ces races.
La production moyenne du troupeau est limitée à 850 kg de lait par chèvre en lactation et par an.
L’alimentation des chèvres est essentiellement à base de pâture sur les prairies et/ou en parcourt, au moins 210 jours par an. L’élevage hors sol ou sans aire d’exercice extérieur est strictement interdit.
Le lait est mis en œuvre cru et entier, non normalisé en protéines et matières grasses.
À l’exception d’un ajout de présure, de ferments lactiques, de ferments d’affinage ou de sel, tout retrait ou ajout est interdit.
Il est emprésuré entre 29 °C et 35 °C 18 heures maximum après la traite la plus ancienne, dans le cadre d’une fabrication fermière. Il se fait après 4 heures maximum pour les fabrications laitières.
Le décaillage intervient 2 heures plus tard.
Le caillé est moulé manuellement en faisselles. L’égouttage se fait à 20 °C minimum et les fromages sont retournés au moins 2 fois pendant les 12 premières heures. Le démoulage intervient entre 24 h et 48 h après.
Affinage des fromages :
L’affinage se déroule en deux temps : un premier affinage de la tome nue avant pliage pendant 5 à 10 jours à une température minimum de 8° puis un second après pliage sous feuilles de châtaigniers pendant 10 jours à une température comprise entre 8 et 14 °C. Le taux d’hygrométrie doit être supérieur à 80 %.
Parfois, les fromages sont trempés dans de l’eau-de-vie de vin ou de marc de raisin avant la mise sous feuilles.