Le thé, boisson ancestrale née il y a plusieurs milliers d’années en Asie, est arrivé en Europe au début du XVIIème siècle.
Les premiers travaux scientifiques sur la composition du thé remontent au XIXème siècle et ont permis d’isoler trois composants majeurs : la théine (même alcaloïde que la caféine), l’eau et les tanins. A ces composants chimiques peuvent correspondre un certain nombre de propriétés. C’est ainsi que, sans calorie, ni sodium, le thé est souvent conseillé pour accompagner un régime sans sel.
Tout comme le vin, le thé est riche en tannins et sa faible teneur en théine stimule sans énerver. Par ailleurs, le thé est aussi un diurétique très efficace du fait de la catéchine qu’il contient. Le thé est riche en vitamines A, B I, B2, C, E, P et PP, en calcium, potassium, cuivre, zinc et surtout en fluor, qui contribuent au bon équilibre du corps et à sa défense.
Produit issu de la terre, le thé est une boisson au succès planétaire grâce à ses saveurs variées, à son faible coût et à sa simplicité de préparation, mais aussi à ses vertus reconnues par les scientifiques.
Après l’eau, le thé est la boisson la plus consommée au monde. Elle est préparée de diverses manières selon les origines, les coutumes et les religions des pays consommateurs. On en a produit 4,5 millions de tonnes en 2012.
Les principaux pays producteurs de thé : Chine : 30% - Inde : 28 % - Kenya : 10 % - Sri Lanka : 9 % - Turquie : 6 % - Vietnam : 4 % - Indonésie : 3,5 % - Japon : 2,5 %.
Chaque habitant dans le monde en consomme environ 640 grammes par an.
Boisson nationale dans certains pays, boisson d’exception dans d’autres, partout on la recherche pour sa fraîcheur, son goût, son infinie diversité et ses bienfaits.
Les maisons de thé fleurissent partout et proposent d’énormes gammes de thés du monde entier et de toutes les couleurs : noir, vert, blanc, rouge, bleu… Chacun a ses propres caractéristiques organoleptiques.
Dans son article paru dans le numéro de Psychologies Magazine de février 2017, Marie-Laurence Grézaud pose une question innovante : « Le thé est-il le nouveau vin ? ». En effet, chaque thé peut être analysé avec des termes propres à la dégustation d’un vin. Et selon son caractère et son expression, chaque type de thé peut s’envisager sur une famille de fromages, voire sur un fromage en particulier.
Un exemple d’accord cher au chef triplement étoilé Alain Passard, du restaurant l’Arpège à Paris, qui déclare que « …le gout herbacé du thé laisse s’exprimer toute la puissance lactée » du fromage quand il suggère de goûter le Roquefort sur un thé Sencha.
Christelle et Cyrille Lorho apprécient le thé et testent des accords sur les fromages de longue date. Ils vous en proposent quelques-uns :
- Fromages de chèvre : thé vert de Chine et thé Oolong (thé de Chine semi-oxydé = entre thé vert et thé noir)
- Fromages à pâte cuite : thé noir Darjeeling et thé de Chine post-fermenté Pu Erh
- Fromages à pâte molle : thé vert du Japon
- Fromages à pâte pressée : thé Oolong et thé de Chine post-fermenté Pu Erh
- Fromages à pâte persillée : thé noir de Chine
Par exemple :
- Chèvre frais avec un thé Oolong
- Crottin de Chavignol avec un thé vert de Chine
- Tome de brebis avec un thé Oolong
- Cantal très affiné avec un thé chinois très rare post fermenté : le Pu Erh
- Vieux Comté avec un thé Darjeeling
- Pont-L’Evêque avec un thé léger en théine
Chaque thé et chaque famille de fromages réclament un temps de réflexion pour apprécier un accord agréable, voire mémorable. Enfin, pensez à la température du thé : il doit être tiède au moment de la dégustation, et surtout pas brûlant, afin de vous permettre de bien ressentir les notes aromatiques sans endormir votre palais !
